Lorsqu’un bâtiment à usage professionnel intègre plusieurs automates, un contrôle et une surveillance adaptés sont indispensables. C’est pourquoi un système de gestion technique des bâtiments est si important. Mais comment gérer l'interopérabilité de ces équipements ? Le protocole BACnet (Building Automation and Control Networks) est l’une des meilleures solutions.
Qu’est-ce que le BACnet ?
Essentiel dans la gestion du bâtiment, le BACnet est un protocole de communication standard, normalisé et ouvert. Il assure la communication entre les automates de différents constructeurs et favorise leur interopérabilité. Il centralise aussi les données de surveillance et de contrôle en un seul endroit.
Plus précisément, on distingue deux versions de ce protocole :
-BACnet MS/TP. Moins sécurisée, plus lente et moins évolutive que le BACnet IP, cette ancienne version utilise Ethernet et des ports série standard. Elle implique aussi le stockage et le transfert des données dans un contrôleur.
-BACnet IP. Privilégiée pour ses performances, sa rapidité et sa sécurité, cette nouvelle version utilise les réseaux IP et des ports UDP. Supprimant ainsi tout contrôleur intermédiaire, le BACnet IP permet le contrôle à distance. Enfin, il est compatible avec tous les dispositifs de gestion technique des bâtiments, dont la solution de connectivité Wattsense.
Objectifs du BACnet
En pratique, le BACnet poursuit un double objectif :
-Assurer l’interopérabilité des automates, cruciale pour garantir l'efficacité énergétique et la gestion optimale des bâtiments.
-Simplifier les installations et la gestion technique des bâtiments.
D’abord, ce protocole réduit le besoin de passerelles de conversion de protocoles pour la communication entre équipements, automates et outils de supervision. Cela simplifie grandement l’installation et l’utilisation d’automates.
De plus, le bâtiment devient plus évolutif. Il est même possible de remplacer des automates par des modèles d’autres marques, puisque le BACnet assure leur interopérabilité.
Ainsi, en utilisant ce protocole, le propriétaire immobilier peut choisir librement un fabricant selon ses besoins et son budget. Il évite alors toute dépendance envers un constructeur.
Fonctionnement du protocole
Ensuite, voyons comment fonctionne ce protocole. Et plus spécifiquement sa couche application, qui gère les objets BACnet.
Concrètement, les objets représentent les équipements et données d’un bâtiment. Chacun comporte plusieurs propriétés, qui stockent diverses valeurs. Une propriété permet ainsi d'accéder et de contrôler différentes caractéristiques des équipements.
Enfin, les services BACnet facilitent l'échange d'informations entre les systèmes selon un modèle client/serveur. Ils incluent la lecture, l'écriture et la notification d'événements.
Prenons l’exemple d’un objet associé à un capteur de température. L’une de ses propriétés peut alors être la température actuelle (valeur courante). Le service permet ensuite au client de demander la valeur courante au serveur, et à ce dernier de lui répondre.
Avantages du BACnet
Véritable standard international, le BACnet est de plus en plus utilisé dans les bâtiments intelligents et les infrastructures connectées. Comme expliqué, ce protocole offre de nombreux avantages, comme la flexibilité, l'évolutivité et l'interopérabilité. Pour une gestion technique des bâtiments plus performante.
Alors que les fabricants d’automates et de supervision du bâtiment avaient leurs protocoles propriétaires, tous les automates supportent désormais le BACnet IP. Avec ce protocole ouvert, les intégrateurs peuvent ainsi développer leurs propres solutions, selon les besoins de leurs clients.
Cette approche assure aussi une compétitivité plus saine, avec un meilleur pilotage du projet. Par exemple, un même bâtiment peut combiner des automates CVC, un automate pour l’électricité et un système de supervision de marques différentes. Le BACnet assurera alors l’interopérabilité de l’ensemble.
Inconvénients
Néanmoins, malgré ses multiples atouts, le BACnet conserve quelques limites et ne convient pas à tous les usages.
Premièrement, sa simplicité le rend moins adapté à la gestion maître/esclave. Notamment, il ne convient pas à la gestion de terminaux (ventilateurs convecteurs, éclairages, stores, etc.).
De plus, l’interopérabilité à grande échelle pose également problème. Un grand volume d’équipements et de données sature en effet le réseau. Il faut donc mettre en place des gestions informatiques de réseau plus complexes (et coûteuses). Par exemple, le protocole BACnet est inadapté lorsqu’un seul système supervise plusieurs dizaines voire centaines de petits automates.
Exemples d'applications de BACnet
Maintenant, voyons quelques cas d’usage du protocole BACnet.
Développé par l’ASHRAE (American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers), le BACnet sert avant tout à l’automatisation des systèmes de chauffage, ventilation et climatisation (CVC). Mais on l’utilise également pour automatiser les systèmes d’éclairage et de sécurité.
Dans ces domaines, on apprécie particulièrement son rôle de centralisation de la supervision. Par extension, il permet aussi d'améliorer l’efficacité énergétique du bâtiment. En effet, le contrôle des équipements CVC et de l’éclairage peut se faire de manière optimale et cohérente, à distance. De même, la gestion du système de sécurité est également plus performante.
Enfin, le BACnet il facilite la maintenance des installations techniques – et leur renouvellement.
Conclusion
Ainsi, le protocole BACnet est devenu incontournable dans l’automatisation et l'interopérabilité des systèmes de gestion du bâtiment. Surtout au niveau des systèmes CVC, d’électricité et de sécurité.
Symbole d’ouverture qui a fédéré les fabricants, il offre plus de liberté aux propriétaires immobiliers et aux intégrateurs. Sécurité, efficacité énergétique et confort des occupants… Autant d’avantages que ce protocole apporte dans la gestion intelligente des bâtiments.
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