Gestion de l'énergie

La certification BREEAM des bâtiments, un label environnemental exigeant et accessible

Cyril Mathé
Cyril Mathé10 décembre 2023
8 min
La certification BREEAM des bâtiments, un label environnemental exigeant et accessible

Voici une trentaine d’années que se développent les certifications environnementales des bâtiments. Apparues au début des années 1990, elles se sont ainsi multipliées et connaissent chaque année une plus grande popularité chez les promoteurs. Il est vrai que les problématiques écologiques n’ont cessé de prendre de l’ampleur, face à une grave crise climatique, et plus globalement aux dangers qui menacent notre planète. Ces certifications évoluent à mesure de leur adoption, devenant plus complètes et plus rigoureuses. Ainsi, les trois labels les plus répandus en France, HQE, LEED et BREEAM, traitent aujourd’hui à la fois des questions de construction ou de rénovation des bâtiments, de la qualité de leur exploitation, et s’étendent désormais au quartier dans lequel est implanté l’immeuble. La certification BREEAM en est un bon exemple. 

Qu’est-ce que la certification BREEAM ?

Logo Breeam

Un label britannique

La certification BREEAM (Building Research Establishment Environmental Assessment Method) est un label environnemental britannique, conçu pour évaluer les performances environnementales des bâtiments. Initiée en 1990 par le Building Research Establishment (BRE), cette certification est reconnue internationalement pour son approche complète et rigoureuse. C’est la plus ancienne des certifications environnementales dans le domaine de la construction. Actuellement, plus de 80 pays l’utilisent. 

Elle propose une évaluation multidimensionnelle, couvrant des aspects techniques, d’usage et elle inclut également une composante humaine, ayant trait à la santé et au bien-être des occupants d’un bâtiment.

La certification BREEAM est devenue l’un des standards environnementaux les plus répandus dans l’univers du BTP, favorisant des pratiques de construction et de gestion durables.

On compte plus de 500 000 bâtiments certifiés par le monde. Elle s’applique aux constructions neuves ou en rénovation et vise à réduire l’empreinte écologique des bâtiments en promouvant une meilleure performance énergétique et environnementale, tout en assurant le confort et la santé des occupants. 

Les différences entre la certification BREEAM et la certification NF HQE

Si les deux certifications poursuivent les mêmes objectifs globaux, à savoir l’évaluation de la performance environnementale des bâtiments, la certification NF HQE (Haute Qualité Environnementale), produite par l’AFNOR, est la plus répandue en France. Le label HQE s’appuie sur 14 critères d’évaluation, impose la mise en place d’un système de management sur l’environnement dans le bâtiment concerné, et est réputée très exigeante. En comparaison, la certification BREEAM s’avère plus souple, tout en poursuivant, comme sa concurrente française, une approche plus globale. 

Est-ce sa plus grande souplesse ou son origine britannique ? Toujours est-il que si, en France, la certification HQE est la plus répandue, au niveau international c’est la certification BREEAM qui semble la plus populaire des deux. 

Qu’apporte la certification BREEAM aux bâtiments et à l’entreprise ?

S’engager dans une procédure de certification BREEAM offre de multiples avantages aux propriétaires des bâtiments professionnels. 

  • Il s’agit d’une démarche essentielle pour réduire l’empreinte de l’activité humaine sur l’environnement. Contribuer à épargner à la planète la pollution et l’épuisement de ses ressources est une priorité pour l’humanité. D’ailleurs, les pouvoirs publics incitent les entreprises à s’y conformer avec des règlements de plus en plus nombreux et de plus en plus drastiques.

  • Faire travailler des salariés dans des bureaux certifiés BREEAM facilite la mise en place d’une politique environnementale interne : afin de répondre à l’ensemble des critères demandés, de nombreuses procédures peuvent ainsi faire partie de la routine : gestion des déchets, gestes économes, incitations aux mobilités douces, etc.

  • En assurant une performance énergétique optimale et, plus globalement, une utilisation économe des ressources, la certification permet de réduire significativement les coûts d’exploitation concernant l’énergie ou l’eau. La réduction des factures se compte en centaines de milliers d’euros dans les grands immeubles. 

  • Les bâtiments certifiés BREEAM garantissent également un meilleur environnement intérieur, avec une bonne qualité de l’air, un éclairage naturel, une acoustique améliorée, contribuant ainsi au bien-être des occupants.

tout comprendre à la certification breeam

Obtenir la certification BREEAM a également un double impact commercial

 

1/ Les efforts réalisés par les entreprises en matière d’environnement sont aujourd’hui valorisés en matière d’image. Les clients seront plus faciles à recruter et à fidéliser si l’entreprise fait montre d’un réel engagement en la matière. La notoriété de la certification BREEAM en est un gage incontestable. De plus, elle permet également d’attirer des collaborateurs sensibles à cette dimension.

2/ Cette certification rehausse également la valeur du bâtiment sur le marché immobilier. Plus « vert » il devient plus attractif.

La certification BREEAM est particulièrement pertinente pour les bâtiments tertiaires comme les bureaux, dans lesquels l’efficacité énergétique et la qualité de l’environnement de travail sont primordiales. De plus, elle s’aligne avec les objectifs de développement durable de nombreuses entreprises, renforçant ainsi leur image de marque et leur responsabilité sociale et environnementale. 

Comment obtenir la certification BREEAM ?

La première action à entreprendre pour se lancer dans un processus de certification BREEAM est d’inscrire le bâtiment concerné sur le site internet de BREEAM. Un long questionnaire permet de faire le point sur l’état global de l’immeuble au regard des critères de certification. Il permet de recevoir un score de performance provisoire, très utile pour entreprendre l’audit.  

Un audit à partir d’un référentiel aux critères spécifiques pour chaque type de bâtiment

Un audit détaillé doit être réalisé pour obtenir la certification BREEAM. Il est effectué par un consultant spécialisé en certification environnementale. Ce processus repose sur un référentiel spécifique adapté à chaque type de bâtiment. Que ce soit pour des bâtiments en construction, en réhabilitation, commerciaux ou de bureaux, la certification BREEAM prend en compte les particularités de chaque structure. Cette approche sur mesure garantit que tous les aspects pertinents de l’environnement bâti sont correctement évalués. 

Les 10 thématiques du référentiel BREEAM

L’audit repose sur la réalisation d’une série d’analyses pointues sur de nombreux points. Les critères clés couvrent tous les aspects de la construction et de la gestion des bâtiments, permettant ainsi un bilan très complet.

 

1 L’énergie

 

Cette analyse mesure la consommation d’énergie globale du bâtiment. Il s’agit d’identifier les sources d’amélioration pour augmenter l’efficacité énergétique. Système de chauffage, climatisation, ventilation, eau chaude, éclairages, machines et appareils utilisés, équipements informatiques, tout équipement recourant à une énergie, principalement électrique, est recensé et passé au crible.

 

2 Les matériaux

 

Le choix des matériaux de construction et d’aménagement a un impact significatif sur l’environnement. L’audit passe en revue l’utilisation de tous les matériaux et interroge leur durabilité comme les possibilités de recyclage. Sont incluses dans cette étude la gestion des déchets de construction et/ou de travaux de réhabilitation, mais aussi la qualité de l’air intérieur et la durée de vie des matériaux utilisés.

 

3 L’eau

 

La gestion efficace de l’eau est un autre critère essentiel. La procédure de certification BREEAM dénombre toutes les dépenses en eau, leur origine pour mettre l’accent sur les éventuelles déperditions : plomberie, robinets, gestion des eaux usées, données de consommation d’eau, tout est passé au crible, notamment la détection des éventuelles fuites d’eau.

 

4 Le niveau de pollution des bâtiments (air intérieur, déchets…)

 

La qualité de l’air intérieur tout comme l’organisation de la gestion des déchets sont évaluées. Il s’agit de vérifier que les occupants travaillent dans un environnement sain et que les pratiques de gestion des déchets permettent d’en minimiser l’impact sur l’environnement local. L’installation de capteurs de qualité de l’air intérieur, par exemple, est un moyen efficace et simple de mettre en place la mesure du niveau de pollution. 

5 L’émission de gaz à effet de serre

 

On mesure ici toutes les émissions de gaz à effet de serre du bâtiment, en identifiant leurs sources. Cela prend en compte non seulement les émissions liées aux activités spécifiques dans le bâtiment, mais également les déplacements domicile-travail des occupants, leurs consommations d’énergie…

 

6 Le paysage et l’environnement du bâtiment

 

L’analyse a pour but d’évaluer les impacts du bâtiment sur son environnement proche. Une fois encore, les experts vont chercher à recenser exhaustivement tout ce qui, dans le bâtiment et son fonctionnement, peut avoir un impact sur la biodiversité locale. Sont ainsi étudiées la gestion des espaces verts, la gestion des déchets ou encore les mesures prises en matière d’adaptation au changement climatique.

 

7 L’accès à des transports durables

 

Cette partie de l’audit vérifie l’accessibilité pour les occupants à des moyens de transport durables : transports publics, places dédiées à des véhicules électriques, incitation à l’usage du vélo et autres mobilités douces, etc.

 

8 La santé et le bien-être des occupants

 

Un bâtiment certifié BREEAM doit offrir un environnement sain et confortable pour ses occupants. Plus précisément, l’auditeur vérifie l’existence et la réalisation d’un plan de qualité de l’air, la qualité des éclairages, le choix de matériaux non polluants…

À lire : Comment surveiller le CO2 et la qualité de l'air intérieur ?

9 La gestion du bâtiment

 

L’exploitation et le monitoring du bâtiment, de sa construction jusqu’à la gestion quotidienne de son utilisation sont un autre critère fondamental. Cela comprend la maintenance, l’exploitation et la gestion des ressources, mais aussi la mise en place d’un système de suivi des consommations, garantissant que le bâtiment continue de fonctionner de manière durable tout au long de son cycle de vie.

 

10 L’utilisation de process innovants

 

Enfin, afin de surveiller et d’améliorer en permanence la qualité des différents critères évalués, la certification BREEAM valorise l’innovation : elle encourage l’utilisation de nouvelles technologies et méthodes pour améliorer les performances environnementales comme l’installation de compteurs, de capteurs, etc. 

Le score BREEAM : comment l’améliorer ?

 

À l’issue de l’audit, un score final est affecté, synthétisant l’ensemble des performances du bâtiment dans toutes les thématiques abordées. Chaque critère reçoit une pondération différente, contribuant ainsi au score global.

Le bâtiment reçoit ainsi une mention selon son score global :

  • Résultats inférieurs à 30 % : le bâtiment n’est pas classé,
  • Résultats entre 30 % et 45 % : Passable,
  • De 46 % à. 55 % : Bon,
  • De 56 % à 70 % : Très bon,
  • De 71 % à 85 % : Excellent,
  • Au-delà de 85 % : Exceptionnel
Tableau de score BREEAM

Pour qu’un bâtiment soit certifié BREEAM, il doit au moins atteindre le statut « passable », reflétant son niveau de performance environnementale. 

Afin d’atteindre un bon score, le bâtiment et l’entreprise doivent donc répondre au mieux aux différents critères. Si l’audit a été décevant, il est tout à fait possible de mettre rapidement en œuvre des mesures afin d’améliorer sensiblement la note de la certification BREEAM. Les cinq critères comptant le plus dans le score final sont : 

 

  • L’énergie (25 % en moyenne de la note),
  • La santé et le bien-être (18 %)
  • Les ressources globales (12 %)
  • La résilience du système (12 %)
  • La problématique de l’eau (10 %)

 

C’est à l’évidence sur la question énergétique et sur sa gestion dans le bâtiment que les efforts doivent porter en priorité. La solution Wattsense peuvent vous aider dans cette tâche ! 

Le coût d’une certification BREEAM

 

Le coût de la certification BREEAM varie selon plusieurs facteurs, tels que la taille et le type de bâtiment, la complexité du projet et le niveau de certification visé. Généralement, les frais se composent des coûts de l’évaluation menée par l’auditeur BREEAM et des coûts associés aux modifications ou améliorations nécessaires pour répondre aux critères BREEAM.

 

Le seul coût de la certification, si tant est que celle-ci soit acceptée, est moindre que celui d’une norme NF HQE. Il est estimé à un peu moins de 10 000 € pour une surface de 10 000 m2. 

La solution Wattsense favorise l’obtention de la certification BREEAM 

Wattsense, qu’est-ce que c’est ?

la solution Wattsense favorise l'obtention de la certification BREEAM

Wattsense est une solution technologique innovante destinée à faciliter la gestion et l’optimisation des systèmes au sein des bâtiments. Elle vous permet après une installation rapide de notre solution dans votre bâtiment de :

  • Connecter vos équipements techniques et vos réseaux afin d’unifier leur suivi sur une seule interface,

  • Mettre à niveau votre bâtiment grâce à l’IoT, via l’installation de capteurs de qualité d’air et de compteurs énergétiques, 

  • Mettre en place un suivi des données utiles pour suivre les consommations, identifier les équipements énergivores, rendre visibles les points d’amélioration

  • Transformer votre bâtiment en Smart Building, grâce à la mise à disposition des points de votre bâtiment sur l’API Wattsense qui permet d’accéder à de nombreux services de gestion intelligente du bâtiment. 

Vous pourrez alors analyser les données directement via notre console utilisateur, ou les intégrer à une stratégie de gestion technique du bâtiment et de l’énergie, à un système de management de l’énergie ou à de nombreuses solutions tierces. Résultat : une gestion et un pilotage personnalisés et approfondis.

L’apport essentiel de Wattsense à la certification BREEAM 

La solution proposée par Wattsense est une aide précieuse lors d’une démarche de certification BREEAM, et ceci dans trois domaines clés :

  • La gestion de l’énergie. Wattsense permet une analyse détaillée de la consommation énergétique du bâtiment issue des compteurs et sous compteurs, offrant des insights précieux pour réduire les coûts et l’empreinte carbone. Mieux, au-delà du simple suivi et du constat, grâce à la connectivité complète avec les équipements énergivores, cette solution permet une gestion précise de la consommation énergétique.  
  • La gestion de l’eau. Comme en ce qui concerne l’électricité, c’est au travers des relevés des compteurs et sous-compteurs, vous avez accès à une gestion rationnelle et économe de l’utilisation de l’eau dans le bâtiment. 
  • La santé et le bien-être des occupants. En assurant le suivi de la qualité de l’air intérieur, en améliorant le confort thermique et en évaluant les risques liés aux légionelles, le système Wattsense contribue à la santé, à la sécurité et au bien-être global des occupants.

Wattsense est ainsi un partenaire de choix pour les entreprises cherchant à obtenir la certification BREEAM de leurs bâtiments. Par sa capacité à centraliser et gérer efficacement les données environnementales des bâtiments, et par la connectivité de sa solution avec plus de 900 équipements, Wattsense permet une gestion optimisée de l’énergie, de l’eau et participe activement au bien-être des occupants.

Vous voulez en savoir plus sur la solution de connectivité Wattsense ?

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